Notre histoire
N’hésitez pas à gravir les quelques marches qui mènent à notre petit écomusée ouvert à tous. Outre des panneaux informatifs sur la pisciculture ou l’anatomie des poissons, vous pourrez également découvrir l’histoire de la Pisciculture de Villette et observer quelques témoignages de son riche passé.Vous verrez aussi des objets hérités du moulin de minoterie et issus de l'histoire de ce lieu.
La Pisciculture de Villette : une vieille dame de plus de 120 ans !
Le Moulin Neuf
L’aventure commence il y a bien longtemps, au bord de la petite rivière joliment nommée la Vaucouleurs. Au Moyen-Age, de nombreux moulins à eau fonctionnaient grâce à la rivière. Il y en avait plus d’une quarantaine entre ses sources et son grand confluent, la Seine.Ces moulins, dont une partie est encore visible aujourd’hui, avaient comme activité principale la minoterie. Mais il y avait aussi d’autres activités secondaires liées aux différents besoins des habitants de la vallée et des villages des plateaux environnants (scieries, métiers à tisser, forges, tanneries…).
Au début du 19e siècle, la révolution industrielle transforme la France et de puissants moulins à vapeur, puis plus tard à moteurs électriques, sont installés à Mantes la Jolie et dans ses environs. Les plus petits moulins cessent progressivement leur activité, et le Moulin Neuf fût l’un des premiers à s’arrêter. Par chance, il ne fût pas détruit pour être transformé en maison d’habitation. La demeure mitoyenne du moulin, rachetée par les propriétaires du château de Rosay, fût par contre rehaussée à son tour, puis aménagée en lieu d’habitation confortable pour l’époque.
A la fin du 19e siècle, la propriété est vendue à Monsieur LORCET, natif de Mantes. Ce dernier a un projet un peu fou pour l’époque : il veut créer en ces lieux un élevage de poissons, plus précisément un élevage de truites ! Il faut savoir qu’à l’époque, il n’existe que deux ou trois élevages de salmonidés en France, dans l’Est (Alsace, Vosges), ainsi que quelques-uns en Allemagne et en Amérique du Nord. Autant dire que Monsieur LORCET se lance alors dans une aventure semée d’embûches, seuls quelques livres en Allemand, en Anglais et un ou deux en Français expliquent comment s’y prendre.
Monsieur LORCET trouva sur place la maison d’habitation, la fermette, le moulin inactif ainsi que les vannes destinées à maîtriser partiellement les crues et les sécheresses de la rivière. Aidé de quelques hommes courageux, il commença à creuser les bassins que vous pouvez encore contempler aujourd’hui : le travail fut réalisé à la pelle et à la pioche et dura plusieurs années. Il raccorda ses bassins artificiels à la Vaucouleurs afin d’y faire circuler l’eau en permanence et commença son travail de pisciculteur : c’est ainsi que la Pisciculture de Villette accueillit ses premières truites Fario en 1896.
Plus de 120 ans de Salmoniculture…
Dès lors, le Moulin Neuf est remis en route, et retrouve une deuxième jeunesse : la meule laisse alors place à un équipement destiné à fabriquer la nourriture des truites. Très vite, le moulin sert également à faire fonctionner une pompe à eau (aujourd’hui visible dans la boutique de la pisciculture). Cette pompe remplissait un château d’eau situé dans le grenier de la maison qui disposait ainsi de l’eau courante au robinet des décennies avant l’heure ! Un peu plus tard, c’est une génératrice d’électricité qui permettra, là encore bien avant les villageois, d’avoir quelques ampoules pour éclairer la maison et les ateliers.Le 20e siècle avance, les marchés de la vente de poisson se développent, et jusque dans les années 1950, la pisciculture de Villette fait figure de grosse pisciculture avec une production annuelle d’environ 50 tonnes de truites destinées essentiellement au marché de gros et demi-gros.
Mais voilà… Après la révolution industrielle du 19e, c’est la révolution agricole du 20e qui va tout bouleverser. De très grosses unités d’élevage apparaissent en Bretagne, en Normandie, dans les Landes, et très vite, le petit élevage local n’est plus compétitif sur le marché de gros. Fini les livraisons hebdomadaires aux grandes halles de Paris !
Les propriétaires de l’époque, les frères Jules et Jean NEGRE, étaient des figures locales connues autant pour leurs truites que pour leur excellente cave de vins et de whiskies où les bons clients discutaient en ripaillant. Assez avant-gardistes, ils ont commencé dès l’après-guerre (vers 1947) à fumer au feu de bois des truites issues de leur élevage. C’est ainsi qu’en quelques années la pisciculture de Villette est devenue très connue pour la qualité de ses fameuses « truites fumées Schubert », expédiées dans toute la France par voie ferroviaire.
Mais Jules et Jean NEGRE, en 1974, après 37 ans de présence au Moulin Neuf, partent à la retraite sans héritier. Ils décident alors de céder leur entreprise à Jean-Pierre et Isabelle COUPIN, à qui reviendra la lourde tâche de pérenniser et développer l’exploitation.
Mais voilà… Après la révolution industrielle du 19e, c’est la révolution agricole du 20e qui va tout bouleverser. De très grosses unités d’élevage apparaissent en Bretagne, en Normandie, dans les Landes, et très vite, le petit élevage local n’est plus compétitif sur le marché de gros. Fini les livraisons hebdomadaires aux grandes halles de Paris !
Les propriétaires de l’époque, les frères Jules et Jean NEGRE, étaient des figures locales connues autant pour leurs truites que pour leur excellente cave de vins et de whiskies où les bons clients discutaient en ripaillant. Assez avant-gardistes, ils ont commencé dès l’après-guerre (vers 1947) à fumer au feu de bois des truites issues de leur élevage. C’est ainsi qu’en quelques années la pisciculture de Villette est devenue très connue pour la qualité de ses fameuses « truites fumées Schubert », expédiées dans toute la France par voie ferroviaire.
Mais Jules et Jean NEGRE, en 1974, après 37 ans de présence au Moulin Neuf, partent à la retraite sans héritier. Ils décident alors de céder leur entreprise à Jean-Pierre et Isabelle COUPIN, à qui reviendra la lourde tâche de pérenniser et développer l’exploitation.
En route vers le 21e siècle !
Conscients de l’avenir de la vente directe à la ferme, Jean-Pierre et Isabelle COUPIN vont travailler sans compter pour mettre en place un véritable point de vente sur place, continuer à développer la truite fumée maison au feu de bois, lancer dès 1975 le saumon fumé artisanal si célèbre aujourd’hui, proposer aux grands pêcheurs un étang de pêche à la truite, et aux jeunes pêcheurs en culotte courte une formule de pêche en bassin qui fera le bonheur des familles.Les années passent, et voilà l’an 2000, année durant laquelle Emmanuel COUPIN décide de s’installer à la suite de ses parents. Afin de rendre la pisciculture encore plus attractive, il aménage alors un écomusée gratuit et accessible à tous, à l’intérieur même du Moulin Neuf, puis crée une gamme de conserves artisanales maison à base de poissons frais et fumés. Il propose également à la vente des poissons d’ornement destinés aux bassins de jardin, pour le plaisir des yeux.
De nos jours, chaque année, ce sont près de 40.000 visiteurs qui viennent flâner sur les berges des viviers, déguster les spécialités maison, ou découvrir l’un des seuls moulins à eau d’Ile de France ouvert au public. La pisciculture de Villette est la plus fréquentée de France, bien qu’elle ne produise pas plus de poissons qu’il y a 50 ans. Elle travaille depuis des décennies sans aucun médicament, et élève des truites qui sont patiemment nourries et calibrées à la main, avec des densités faibles… Une agriculture durable avant l’heure.